Mailles et granules

Titre : Mailles et granules

1ère édition : Octobre 2022, Nirvana éditions.

Ce troisième ouvrage est un recueil de textes regroupant nouvelle, poésie et prose.

 

Texte de la quatrième page de couverture :

Un soir d’été, dans un décor accusant les symptômes irréfutables d’une bourgeoisie novice, sur la colline bleue du pays des merveilles, Oikos, la galerie cotée d’art contemporain, expose, pour la première fois, l’œuvre de douze chiens de garde.
Au vernissage, sont conviés artistes, politiciens, universitaires
et hommes d’affaires des plus influents.
Il n’a pas fallu, à l’homme qui s’apprêtait à se jeter du toit de l’immeuble d’en face, beaucoup de temps, pour renoncer à son projet. Le spectacle se produisant derrière la baie vitrée de la galerie l’a intrigué. Il s’accorde alors, presque inconsciemment, une envie supplémentaire qui lui coûte pourtant un suicide tant voulu. Il traverse la rue, et entre dans l’art.

 

A.G.

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Disponible chez Nirvana éditions, au GOAT studio et bientôt dans les librairies.


Présentation et signature de Mailles et granules au GOAT studio.
France-ville, Tunis, 6 Novembre 2022.

(photo Shaden Ghehioueche)


De la poétique en Design

Titre : De la Poétique en Design

1ère édition parue le 20 Mai 2021, chez Nirvana éditions.

Ouvrage préfacé par Pr. Naceur Ben Cheikh.

 

Texte de la quatrième page de couverture :

Loin des domaines palpables, de fièvre pourtant marchant, les mots venus des doigts, appartiennent au territoire de l’imaginaire. Tout comme le déversement informe d’une pomme dans l’esprit de son contemplateur, en dépit de sa chair et du suc, l’image de cette pomme donne de l’aménité à qui en cherche, y soutire l’idée et ses contraires. À chaque chose son halo de mémoires, aussi singulière soit-elle, aussi infime, elle déborde, à en perdre mesures. Il est de la profusion, ainsi née, un flou incarnant l’exactitude-même de la vie, celle indescriptible. Un livre n’est d’abord pas l’histoire qu’il raconte. Il est le crépitement de ses feuilles entre pouce et index, la posture qu’il prête à son liseur. Il peut être matin, myopie, hiver, solitude et corps, infiniment.
De même, la plume est-elle pour l’encre, son tampon, le souvenir de sa bonification. Par ailleurs, cherchent les lieux, un souffle dans l’occupation, maintenant flâné l’esprit au-dessus des bauges charnues. Inspirant, est l’objet, lorsqu’il ne s’offre achevé au regard. Conspirante est l’idée de complicité. Une présence est de ses histoires aimantée, ainsi raconte l’objet son hommage à l’oubli.                            

Asma Ghiloufi, Tunis, Mai 2017.


Préface


     Ce livre est le produit d’une recherche, effectuée dans un esprit pluridisciplinaire par une poétesse-designer-artiste plasticienne pratiquant l’Art Contemporain. C’est dire, qu’en réfléchissant à partir de ces trois lieux  différents, en les faisant rencontrer au sein même de son mode propre de penser et d’analyse, l’auteur s’est placée quelque part en Utopie, tout en étant engagée dans la concrétion d’un domaine on ne peut plus ancré dans la réalité des choses. Il s’agit, en fait, dans cette entreprise, pour le moins risquée de faire du Design un lieu d’enchantement poétique du monde et de considérer la production poétique comme une activité de création artistique dont les mots nous impactent par leur propre résonance et nous induisent dans des mondes Autres. C’est dire, aussi, qu’elle ne peut tenir sa promesse qu’en travaillant en profondeur le rapport singulier qu’elle se doit d’établir avec les mots. Par cette exigence, disons méthodique, ce livre est traversé de bout en bout par un souci d’expression dense et rigoureusement juste.
     Faire féconder la théorie du Design en la transformant en poétique ne peut se réaliser que dans la mesure où le poète se dégage du fatras de la subjectivité subjective et fasse accéder son discours poétique à sa dimension philosophique de raison sensible. C’est ce dépassement de la théorie du Design la plus répandue aujourd’hui, qui est rationnelle à prétention techniciste et dont les déclinaisons sociales ou écologiques sont souvent teintées d’idéologie, qui fait l’originalité et le caractère novateur de cette recherche effectuée en Tunisie.
   

 

C’est également ce parti pris pour la subjectivité objective comme approche du Design qui est à l’origine de cette option qui favorise le vécu de l’usager, différent de la fonction prévue et projetée par le concepteur. D’où l’on comprend le rappel, de cette dimension domestique de l’objet design qui l’ouvre à l’expérience du sensible et le libère des Concepts de projection que l’on retrouve souvent en usage dans les milieux professionnels, ceux que l’on qualifie de Concepts Design issus d’approches méthodologiques rationnelles et de maîtrise technique sur fond d’idéologie scientiste et techniciste qui ne peuvent que confirmer le caractère abstrait des pratiques en cours, comme le souligne Heidegger lorsqu’il parle de la communauté de destin entre la Métaphysique et la Technique.
     Reste à souligner l’importance de l’architecture en structures amovibles de cette recherche qui, aux yeux du lecteur éveillé,  évoque sans le dire, la réalité virtuelle d’une installation d’origine, d’Art Contemporain.

 

 

Pr. Naceur Ben Cheikh

 

   


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"De la Poétique en Design" est disponible à :
- Tunis : Librairie Mille Feuilles, La Marsa.
- Sousse : Librairie Kacem.
- En ligne :
commande en ligne
Nirvana éditions : site web - Facebook - Instagram

Présentation et signature de De la poétique en Design à Elbirou
Art Gallery.

Sousse, 30 Septembre 2021.


Coquelicot

Poèmes extraits du recueil Coquelicot.

Première édition, Tunis, Février 2018. 

 

à tire-d'ailes

 

Périlleux
s’écoulent
sur des fils d’acier
les zèles froissés
d’antan


Et à tire-d’aile
vole l’ombre blême
de nos aïeux
comme des troupeaux
d’oiseaux
comme des copeaux
de drapeaux
et nous voile
des soleils


Ô ponts

dans l’air
roucoulant
ponts des temps
porteurs de chimères
tenez
les nuits promises
trainez
les fois permises
et défilez
vers nos fronts
  

Acrimonie

 

Niais
se lamentent
tes rires
cela monte
en toi
cela fuit
de moi
et m’aigrit
bien des rêves

 

Muet
te coiffe
mon regard
d’éveil
en réveil
me tient

par des bouts
de toi
par un fond
de moi
et nous touillent
les nuits
et nous rouillent
les jours
et nous grésillons,
nous,
de silence
et de foi
  

Muse

 

Ce qui
pour un laps de
fond
fut un champ
pour panser


Une muse
absolue
est passée
et passera demain
la muse
racler
le regard
indifférent
du passant


Naîtra
le noir
du blanc
et se dénoueront
les dires
en giclant
des silences
parlants
des silences
scrutant
les tons des fois
ratées
les temps des fois
coulées
dans les moules
des craintes
éventées
  

Priorité à droite

Et nous reviendrons
quiets
à nos petits soirs
comme si de terreur
le matin ne nous a pas remplis


Et nous reviendront
les petits silences
les petites promesses
et les petits échecs


Petit à petit
nous rebrousserons
le petit chemin de rêve
que de petits pas hésitants
nous avons cousu


Et aussi petite qu’elle soit la routine
elle nous étreindra
dans ses plis tout petits


Un petit rien nous emballera
et nous embellirons
du petit sourire
un bonjour de petits
d’une vieille enfance
où les petites choses
en valaient des vies


File le temps de nos profils
nous
les petits clics
les petits statuts
et les smileys


Et de nos yeux
file la lumière
et des serments

il ne nous reste que les non-dits


De murs nous cloisonnerons des jours
et nous démolirons des nuits
et nous posterons les grandes morts
là où rode l’oubli


Et de nos petites télés
il ne nous ravira que les petites séries
où la médiocrité a le mérite
de se donner le petit prix


Aussi étranger
qu’il soit un grand Tunis
un grand bleu
ou un grand cru
nous tringlera l’histoire
au plafond de nos infus


Et nous regretterons

nos petites folies
de clamer haut
les champs blanchis
et l’escargot scrutant
la terre Patrie
la terre pétrie
de sueur de vieux
et de sang de petits
  

Le jeu de l'ascenseur

 

J’accuse le soleil d’avoir fondu sous ton absence

j’accuse l’air d’avoir comblé le vide entre nous
j’accuse la terre d’avoir dissimulé la trace de nos pas
j’accuse la mer d’avoir salé nos confessions
j’accuse les étoiles d’avoir souri à notre adieu
j’accuse la lune d’avoir promis la plénitude à nos dires
j’accuse les coquelicots d’avoir poussé sur ma tombe
j’accuse les oiseaux d’avoir oublié mes matins


J’accuse la nature d’avoir sophistiqué mon supplice


J’enlève le sourire qui m’a déjà fait trop mal, je le laisse en bas de mon âme et je monte, les yeux nus, vers moi-même.


Et là, je m’accuse, d’avoir mêlé la nature à une histoire de cœur estropié.

 


Je rhabille alors mes yeux avec des paupières lourdes

et je redescends
certainement pour remonter.
  

Coquelicot est disponible à :

Tunis - La librairie Mille Feuilles (La Marsa).

Sousse - Elbirou Art Gallery.

Présentation et signature de Coquelicot à l'Espace d'Art Mille Feuilles.
Introduction par Pr. Naceur Ben Cheikh.
23 Février 2018.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(photo Oussema Troudi)

Présentation et signature de Coquelicot à Elbirou Art Gallery.
17 Mars 2018.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


(photo Amira Lamti)

Participation au Festival International de Poésie de Sidi Bou Saïd.
5ème édition, 22-24 Juin 2018.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(photo Oussema Troudi)